mardi 11 mai 2010




J’ai beaucoup d’amis du Canada et des Etats-Unis d’Amérique et cela grâce au site TuDiabetes et l’une de mes amies, Anna, m’a laissé quelques lignes à la suite d’un blog que j’avais écrit. J’expliquais que pendant une grande partie de ma vie, je n’avais jamais rencontré de type 1. J’étais seule. Aucune autre diabétique dans mon école primaire, aucune en sixième, aucune… Je ne perdais pas mon temps à expliquer pourquoi dans un placard du premier étage, j’avais un verre, une cuillère et un paquet de glucose, en poudre. Pour moi, c’était pour avaler très vite du sucre quand je sentais que j’avais une hypoglycémie. J’étais diabétique. Et en cinquième, une année ou mon cher type 1 me jouait des tours comme il s’est faire, des hypoglycémies soudaines, sans explication. Je savais ce que j’avais, je disais « je suis diabétique » ; ce n’était pas encore la mode de dire type 1 mais j’avais déjà des seringues jetables.

Anna m’explique qu’elle était seule aussi et qu’elle entendait toutes sortes de phrases qui sont toujours plaisantes à entendre et qui s’impriment dans nos têtes. Ne me touche pas tu vas me donner ta maladie s’entendit-elle dire un jour à l’école. Votre fille est diabétique… ma pauvre madame comme je vous plains. Quelques années plus tard, je rencontrais une ancienne camarade de lycée et elle me demanda si j’avais encore et toujours ces crises… Des crises de quoi ? Et l’attitude de certains professeurs ; Elle n’est pas malade, elle rit et elle n’a rien. Oui, c’est très personnel, ce n’est pas inscrit sur notre visage, une hypoglycémie prise à temps se soigne avec deux ou trois morceaux de sucre. Type 1, tu es un tueur discret. Pourquoi avoir une tête d’enterrement, se cacher, avoir honte parfois de paraître si bien portant. Aller dans les toilettes d’un restaurant pour faire une glycémie ou une injection ? Même en famille, l’incompréhension peut apparaître. Il y a des années j’ai entendu dire qu’un diabétique avait une odeur… et certainement une odeur épouvantable, tenace. Pouha !

Selon moi, rien ne permet sur un simple coup d’œil de dire que nous sommes diabétiques !

Mais lorsque nous le disons, ce n’est pas parce que nous sommes semblables aux autres que nous n’appartenons pas au monde des malades.


J'ai ouvert un placard et j'ai retrouvé mon musée personnel, quelques seringues à insuline, en verre qu'il fallait stéréliser, des aiguilles qui n'étaient pas à usage unique et qui étaient monstrueusement grandes. Il y a quarante ans, c'était l'ère préhistorique. Pas de lecteur de glycémie, rien. Si, des clinitest et des acetest.

J'ai refermé le placard.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire